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Lyrics: Bernard Lavilliers. Sertão.

Caruaru hotel centenario, suite princiere, vue sur les chiottes, tele couleur,
courant alternatif.
Les pales du ventilateur coupent tranche a tranche l'air epais du manioc

Le dernier texaco vient de fermer ses portes
Y a guere que les moustiques pour m'aimer de la sorte
Leurs baisers sanglants m'empechent de dormir
Bien fait pour ma gueule ! J'aurais pas du venir ...
Cale dans ton fauteuil tu ecoutes ma voix
Comme un vieux charognard tu attends que je crache
La gueule jaune des caboclos, Antonio Des Morte
Capangas machos a la solde des fazendeiros

Pour te donner un avant-gout de vacances intelligentes.
Ceux qui vendent du soleil a temperament,
Les cocotiers, les palaces, et le sable blanc
Ne viendront jamais par ici,
Remarque il parait que voir les plus pauvres que soi, ca rassure.
Alors allez-y, ici, tout le monde peut venir, ici il n'y a rien

Un soleil ivre de rage tourne dans le ciel
Et devore le paysage de terre et de sel
Ou se decoupe l'ombre de lampiao
D'ou viendront les cangaceiros de la liberation ?
Le cavalier que je croise sur son cheval roux
Son fusil en bandouliere qui tire des clous

A traverse ce desert, la seche et la boue
Pour chercher quelques cruzeiros a Caruaru
Un eternel ete emiette le sertao
Le temps s'est arrete en plein midi
Il y a deja longtemps

En attendant que l'enfer baisse l'abat-jour
Qu'on se penche sur ta misere du haut de la tour
Tu n'as que de la poussiere pour parler d'Amour
Aveugle par la lumiere comme dans un four

Que tous les chanteurs des foires gueulent ta chanson
Meme si c'est le desespoir qui donne le ton
Tu n'as pas peur de la mort, meme tu l'attends
Avec ton parabellum au c?ur du sertao

Un soleil ivre de rage tombe dans le ciel
Et devore le paysage de terre et de sel
Ou se decoupe l'ombre de lampiao
D'ou viendront les cangaceiros de la liberation
Sertao, sertao, sertao...